Kutná Hora (Kuttenberg en allemand) est une ville célèbre grâce aux mines d'argent desquelles est sorti, au Moyen Âge, jusqu'au tiers de la production européenne et qui ont permis de financer la construction d'églises et de monuments et maisons magnifiques inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Histoire
Les sources historiques mentionnent au
XIIIe siècle Kutná Hora comme un centre important d'extraction du
Minerai d'argent mais dès le
Xe siècle, dans le
Château fort voisin de Malina, la Maison des Slavníkovec frappe ses
deniers d'argent et il est fort probable que le minerai est tiré du gisement de Kutná Hora.
En 1142, un monastère cistercien est fondé à Sedlec par Miroslav de Cimburg, un noble de l'entourage de Vladislav II. Le fait que, contrairement aux usages de l'ordre de Cîteaux, le monastère est établi sur une terre déjà défrichée et cultivée, le fait que sa maison-mère est Valdsassen (Rhénanie-Palatinat) de la branche dite de l’Abbaye de Morimond qui s'occupe de Métallurgie tend à prouver que les activités minières sont alors déjà fort développées.
A la fin du règne du roi Otakar II, la ville minière prend le nom de Cuthna Antiqua (Vieille Kutna). En 1290, éclate la « fièvre de l'argent » en Bohême et c'est par milliers que les gens affluent, en majorité allemands (voir Drang nach Osten). Une cité minière est fondée pour abriter la dizaine de milliers de mineurs. La ville obtient le statut de ville royale et des exemptions fiscales.
En 1300, Venceslas II promulgue un code royal, le Jus regale montanorum, qui détermine les bases de l'extraction minière et constitue, entre autres, une sorte de Code du travail très en avance pour l'époque. Ce code s'accompagne également d'une réforme monétaire qui remplace les différents deniers frappé par les ducs ou les villes pour créer le Gros de Prague.
L'expansion de la ville et surtout le caractère géostratégique des mines d'argent poussent les rois de Bohême a édifier des fortifications « en dur » qui remplacent les palissades provisoires ce qui permet de repousser les vaines tentatives d'invasion d'Albert d'Autriche en 1304 et 1307.
Au XVe siècle, l'extraction du minerai commence à faiblir mais la ville vit son âge d'or et l'empereur Venceslas 1er y établit même sa résidence dans la Cour italienne.
Lorsqu'éclatent les guerres hussites, les patriciens majoritairement allemands de la ville se rangent aux cotés de l'empereur Sigismond. Jusqu'à deux mille prisonniers hussites sont condamnés aux travaux forcés dans les mines. Malheureusement, Sigismond bat en retraite devant les insurgés menés par Jan Žižka qui prend, pille et brûle la ville en 1422 puis de nouveau en 1424. La frappe de la monnaie qui se tenait dans l'enceinte de la Cour italienne est interrompue, beaucoup de coins de frappe sont perdus et surtout les mines sont endommagées.
La paix revenue, la ville panse ses plaies et creuse de nouvelles mines en dehors de son enceinte. En 1448, la diète du royaume de Bohême s'y réunit et élit Georges de Poděbrady régent du royaume - il sera élu roi une décennie plus tard. En 1471, c'est au tour de Vladislas Jagellon d'y être élu roi.
La décadence de la ville commence à la deuxième moitié du XVIe siècle quand les mines commencent à tarir et sont toujours plus profondes et toujours plus difficiles à exploiter. C'est aussi l'époque où la découverte des Amériques a pour contre-coup l'importation en masse de métaux précieux et une Inflation (dépréciation de la valeur de l'argent) qui pèse sur la ville. La Guerre de Trente Ans signe l'arrêt définitif de l'exploitation des mines d'argent.
Sous le protectorat nazi, les mines reprennent leur activité pour extraire du Plomb et du Zinc, cette activité prend fin en 1991.
En 1995, Kutná Hora et le monastère voisin de Sedlec sont inscrits à l'inventaire du patrimoine culturel mondial de l'UNESCO. La ville fait également partie de l'EUROMINT une association des villes minières européennes.
Tourisme
- Collégiale Saint-Jacques
- Église Sainte-Barbe, commencée en 1388 par Jan Parléř, le fils de Peter Parler, achevée en 1905
- Château royal dit "Cour italienne"
- Cloître des Ursulines (1735) par Kilian Ignace Dientzenhofer
- Collège Jésuite
- Fontaine de pierre
- Maison de pierre
- Chapelle Corpus-Christi
- Église Saint-Jean-Népomucène par František Maxmilian Kaňka
- Colonne votive de la peste
À Sedlec :
- Chapelle funéraire de Tous-les-Saints et son célèbre ossuaire baroque
- Église de l'Ascension de Sedlec, achevée par Jan Blažej Santini-Aichel
Personnages célebres
Jumelage
Voir aussi
Références
Liens externes